Né en 1972, Belgique, vit et travaille à Dakar, Sénégal. Fabrice Monteiro est un Agouda, descendant des esclaves brésiliens portant des noms portugais. Fils d’un père béninois et d’une mère belge, il a grandi au Bénin. Après des études d’ingénierie industrielle, il débute une carrière internationale de mannequin, parcourant le monde et découvrant ainsi le medium photographique. En 2007, il rencontre le photographe new-yorkais Alfonse Pagano et développe ses compétences de studio photo. Passé derrière la caméra, les photos de Fabrice Monteiro se situent à la jonction du photojournalisme, de la photographie de mode et du tableau vivant.
« La mixité de mes cultures d’origine est ma première source d’inspiration. Les relations entre Afrique et Europe n’ont cessé d’osciller entre attirance et rejet, responsabilisation et déni, reconnaissance et colère. Jamais elles n’ont été indifférentes. L’histoire des peuples afro-européens de ces derniers siècles, histoire dont j’ai hérité de la complexité jusque dans mes gènes, oriente tous mes choix artistiques et me confère le regard singulier du vécu ».
Fabrice Monteiro fait du portrait son support de prédilection et soulève, dans chacune de ses séries, une problématique forte liée au continent africain qu’il choisit d’aborder à travers le prisme de l’identité. Son dernier travail 8 Mile Wall explore les stéréotypes qui se sont construits pendant les périodes de l’esclavage et des colonies. La série est inspirée d’une conversation partagée avec son père alors qu’il était encore enfant, et qu’il prenait conscience d’une réalité de l’époque : en tant qu’homme noir, la seule façon d’être traité avec égard et considération en Europe était de porter un costume trois-pièces. L’artiste choisit enfin de déconstruire ces automatismes de pensée créés par des détails esthétiques, qu’ils soient costumes ou accessoires.